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Des Blabla
16 septembre 2014

La vie est admirable !

Quand on affronte l'administration, c'est un peu la maison de fous des " Douze travaux d'Astérix "...
Il faut d'abord se mettre dans l'ambiance. Quand on a affaire à l'administration, souvent, c'est qu'on est dans une situation quelque peu difficile ou, disons, au mieux problématique, ce qui implique une certaine fragilité, un certain manque de sérénité.
En l'occurence, moi, j'ai eu un accident qui a entraîné toute une cascade d'enquiquinements divers et variés. Genre, vous partez pour 45 jours d'immobilisation mais, en fait, non, ça se compte plutôt en mois... cinq pour être précise... d'immobilisation complète...
A cela, vous pouvez rajouter les petites complications médicales qui n'arrivent jamais ou rarement et, vous, ben, faut croire que vous êtes une espèce rare, voire même en voie d'extinction si on s'en réfère à tout ce qui vous est tombé dessus et qui n'aurait pas dû !

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Et puis, hop, à peine le temps de digérer tout ça (ce qui fait déjà pas mal !), vous vous retrouvez avec votre compte en banque à zéro.
" Hein ? Quoi ? Comment ? Mais où sont passées mes indemnités journalières ? "
Et oui, le mois d'août est fatal aux changements ad-mi-nis-tra-tifs (oui, nous arrivons au thème principal de ce billet...).
Donc, pendant six mois, l'assurance maladie versait les indemnités journalières à mon grand manitou qui me les reversait avec mon maintien de salaire.
Et, donc, au bout de six mois et un jour, la subrogation via grand manitou a pris fin (en même temps que le maintien de salaire... Inutile de vous faire un dessin sur la petite dose de stress que vous prenez de nouveau derrière les oreilles... bref...) et l'assurance maladie aurait alors dû se mettre à me les verser directement sauf qu'on en revient au fait que nous étions donc au beau milieu des congés estivaux et que, donc, mi août mon compte en banque a pris des airs de fonction tendant vers zéro.

Coup de fil à ladite assurance maladie qui promet de rectifier la situation dans les plus brefs délais...
Dans l'espace-temps de l'administration, il faut croire que les plus brefs délais sont plus longs que la normale puisqu'il leur aura fallu plus d'un mois pour se mettre en adéquation avec leur déclaration... J'en ris parce que j'ai la chance d'avoir eu Madame Mère et Monsieur Père derrière moi mais quand je pense à toutes les personnes en détresse et qui n'ont personne pour les aider, c'est dramatique !
Donc, en même temps que j'essayais de récupérer mon dû j'en profitais pour demander à la dame à l'autre bout du fil les formalités à accomplir pour obtenir le statut de longue maladie :
" Ah mais, madame, à partir du moment où votre arrêt dure 6 mois et 1 jour, vous êtes en longue maladie et, ce, jusqu'à la date anniversaire des 3 ans du fait générateur de l'arrêt. En revanche, si votre arrêt devait se prolonger au delà de 3 ans, il faudrait préparer un dossier d'incapacité permanente. "
Bon... Ok...

Et puis, dans le même temps, cette année, vous vous dites que comme vos revenus ont largement baissé, vous avez peut-être droit à une aide de la CAF (au moins pour la rentrée scolaire) donc vous vous armez d'un livre très long et surtout de patience...
Mais les légendes urbaines ne sont plus ce qu'elles étaient : j'ai mis plus de temps à m'inscrire dans la liste d'attente qu'à être reçue par un très gentil monsieur.
" Mais bien sûr, madame, on va essayer de vous régler ça ! Il nous faut votre avis d'imposition de l'an dernier, ainsi qu'une attestation de votre caisse de sécurité sociale certifiant votre état de longue maladie. "
Merci monsieur ! Au revoir monsieur !
Et, hop, me voilà partie à téléphoner à mon assurance maladie...Là, je tombe sur un autre monsieur (c'était ma journée messieurs !) qui me dit :
- Ah mais non ma p'tite dame, je ne peux pas vous délivrer cette attestation car vous n'êtes pas en longue maladie !
- Comment ça ? Ca fait 20 mois que vous me versez des indemnités journalières, que vous me faites contrôler, que vous me remboursez (mal mais un peu quand même !) mes frais médicaux donc vous savez que je suis en longue maladie !
- Ah mais non ma p'tite dame, parce que pour être en longue maladie, vous auriez dû faire remplir un dossier par votre médecin et le médecin conseil, chez nous, aurait validé votre état. Vous auriez dû vous renseigner avant (inutile de vous dire que, là, le souffle d'Hiroshima l'a décoiffé !) parce qu'en plus, si cela avait été validé, vous auriez été prise en charge à 100 % de tous vos frais médicaux inhérents à votre maladie (inutile de vous dire que Nagasaki a rejoint Hiroshima avant même la fin de sa phrase !) !
En, bref, inutile de vous montrer la scène de carnage mais je peux vous en donner la conclusion vulgaire mais efficace : je l'ai dans le c... ! Et pour le remboursement de mes frais médicaux et pour la CAF...

A peine remise de mes émotions, je reçois une lettre de ma mutuelle : madame, pour conserver la portabilité de vos droits, veuillez nous faire parvenir votre attestation pôle emploi, etc, etc.
Je prends mon téléphone et explique à la gentille dame à l'autre bout que, pour l'instant, en étant encore en arrêt maladie, je ne peux pas fournir d'attestation de pôle emploi puisque pôle emploi ne m'inscrira que le jour où je ne serai plus en arrêt maladie.
Et bien, donc, il appert que la loi prévoit qu'une personne ne peut bénéficier de la portabilité de ses droits que si elle est au chômage. Si son patron la vire en état d'arrêt maladie, elle est radiée.
Donc, on ne marche pas du tout sur la tête parce que, comme je suis en longue maladie (enfin, je n'ai pas le statut mais j'en ai l'indemnisation !), c'est donc que je suis... malade et donc en demi salaire donc pas du tout dans une situation où j'ai besoin de ma mutuelle et de faire des économies. En revanche, si j'étais inscrite comme demandeuse d'emploi donc, théoriquement, mieux indemnisée, j'aurais droit à la portabilité gratuite de ma mutuelle ainsi que, sans doute à la CAF...

alice110

Ah oui, et puis, pour la petite anecdote : mon médecin voulait s'assurer que pôle emploi inscrirait une réserve sur mon dossier par rapport à mon épaule afin que l'on ne me propose pas de travail inadapté et que je ne me retrouve donc pas dans le cas où je devrais refuser un poste. Sauf que pôle emploi ne veut pas inscrire de réserve si je n'ai pas le statut de travailleur handicapé. Sauf que, tant que mon état n'est pas consolidé définitivement, je ne peux pas prétendre au statut de travailleur handicapé.
Conclusion : mon médecin a maintenu mon arrêt maladie, je ne peux donc toujours pas m'inscrire à pôle emploi, donc je perds ma mutuelle, donc je suis toujours en longue maladie mais sans l'être, donc en demi salaire et donc je ne peux pas prétendre à la CAF...

C'est logique !
Comme quoi, quand tu es dans la merde, compte sur l'administration française pour t'y enfoncer un peu plus la tête !

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Commentaires
M
Une copine m'a fait suivre ton article..... marrant comme je suis en plein dedans itou. <br /> <br /> Enfin, plus facile : j'étais à Pôle emploi quand j'ai dû subir une deuxième intervention (me suis fait virer en retournant au boulot après la première : "On s'est passé de vous pendant 3 mois, on va continuer comme ça, au revoir)<br /> <br /> M. Pôle emploi m'a radiée en un temps record. <br /> <br /> Mme Sécu a mis des semaines à traiter mon dossier, et m'a annoncé la semaine dernière un délai de 10 semaines (oui DIX!!!) pour me verser mes indemnités journalières.<br /> <br /> Splendeurs et joies de l'administration.<br /> <br /> Suis navrée pour tes soucis, mais tu m'as bien fait rire
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Des Blabla
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