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Des Blabla
21 avril 2020

Miss Mackenzie

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Bonjour à tous,

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre... Encore un découvert par sa quatrième de couverture mais, cette fois-ci, bien m'en a pris !

Je ne connaissais pas Anthony Trollope, écrivain britannique du XIXème siècle, visiblement très connu outre Manche.
Il nous raconte cette histoire de vieille fille sur un ton assez original mais surtout très moderne pour l'époque.
Je dirais que cette modernité de style est inversement proportionnelle au poids du carcans de la société victorienne décrite. Cela ne va pas sans rappeler de loin Jane Austen et ses romans de "moeurs domestiques" mais, là où on pouvait savourer une certaine joie de vivre chez la première, on se sent étouffé chez le deuxième. Malgré la similitude des contraintes sociales et des bonnes moeurs, le début du XIXè était bien moins rigide que la fin, ceci expliquant cela.
La comparaison s'arrête au genre car on ne retrouve certes pas chez Trollope la finesse d'une Austen mais l'auteur a une maîtrise de la description (quelle soit sociale, physique ou géographique) et un cynisme qui sont tout à fait savoureux !

Je suis donc partie à l'aventure de ce livre et dans les aventures de Margareth Mackenzie, vieille fille de 35 ans, qui vit en Angleterre en 1860.
Un jour, cette vieille fille, qui n'a pas grand chose pour elle et qui vit de façon étriquée entre le service d'un père, puis celui d'un frère, touche un héritage. Là, où on imagine un instant que la fenêtre s'ouvre sur un avenir plus léger, il s'avère qu'elle entre dans un système presque plus pernicieux car l'argent attire les quémandeurs de toutes natures. Il attire également les jalousies. Une femme ne peut être libre et indépendante et, surtout, pas Miss Mackenzie si douce, qui doit éviter toutes sortes de chausse-trappes et autres jugements moraux.
Ce livre est, donc, le constat affligeant qu'être une femme d'un certain âge à cette époque ne laissait pas beaucoup d'alternatives, que ce soit pour soi ou pour la société, autre que celle de se sacrifier pour se mettre (et son argent avec, voire surtout !) au service d'un homme, qu'il soit de sa famille ou pas, marié ou non.

La critique des années victoriennes, de l'hypocrisie pudibonde et du pouvoir de l'argent est criante de vérité. Je ne sais pas comment ce roman a été accueilli à sa publication mais cela a dû faire grincer quelques dents !
Parfois, on a envie de secouer tel ou tel personnage ou de gifler tel autre.
On se surprend à ressentir beaucoup d'empathie pour l'héroïne. On aurait envie de la prendre par la main, de lui montrer les travers, les filouteries des uns ou des autres, de lui dire d'être moins bonne et généreuse.
Les prétendants de Miss Mackenzie ont tous leur côté méprisable (certains bien plus que d'autres, il faut bien l'avouer !) et on ne sait de quelle manière on souhaiterait que le livre se termine pour l'héroïne.
Si... on sait... Même si la fin est la moins pire qu'on pourrait lui souhaiter, on souhaiterait surtout qu'elle vive au XXIème siècle et qu'elle puisse dire m... à tout le monde et vivre pour elle !

Mais on se laisse prendre au "jeu" car il faut reconnaître à l'auteur une maîtrise de l'histoire (j'ai failli mettre intrigue mais je craignais que la connotation policière ne vous induise en erreur) qui fait qu'on a vraiment envie de savoir ce qui se passe à la page suivante, au chapitre suivant et, ce, jusqu'à la fin alors que, finalement, à bien y regarder, le synopsis est assez ténu et peu prolifique en matière d'évènements...
J'ai également beaucoup adoré les commentaires de l'auteur, au fil du livre, au sujet de son récit comme un simple spectateur, comme un témoin neutre mais plein de recul sur les évènements.

Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre et je vous le recommande chaudement, si vous le trouvez, tant que vous avez du temps !

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