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Des Blabla
26 janvier 2016

Ce sont des histoires de coeur, de raison... et ça ne résoud pas le schmilblick !

Sainte Chérie m’a dit dimanche soir, de but en blanc, qu’elle avait discuté avec son père du fait d’entamer une garde alternée.
Il y a quelques temps, elle avait déjà évoqué le sujet en me disant que, maintenant, qu’elle avait 13 ans, un copain lui avait dit qu’elle avait le droit de choisir avec qui elle voulait vivre…

Inutile de se poser la question de savoir si c’est « un copain » ou si c’est son père qui lui a soufflé l’idée. Inutile de ressasser le fait qu’on pensait qu’il ne ferait jamais la demande.
Inutile…
La seule question qui se pose aujourd’hui, c’est : comment je gère ? Quelle décision dois-je prendre ?

Ca fait dix ans que je redoute ce moment. Ca fait dix ans que je tente de trouver des réponses et que j’y renonce tant la problématique est insoluble sauf que, maintenant, je suis au pied du mur et que je ne peux plus reporter au lendemain…
Je ne vous raconte pas le grand huit dans ma tête ! Non, à ce stade-là, ce n’est même pas un grand huit, c’est plutôt une machine à laver en mode essorage à 1200 tours… Ca tourne dans tous les sens et à toute vitesse !

La problématique est simplissime : dois-je m’opposer à cette demande ou l’accepter ?
Les données de réponse, elles, sont bien plus complexes… Et, d’ailleurs, j’ai fini, cette nuit, par m’endormir sur l’idée qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse…
Je vous le dis de suite, ça n’est pas plus rassurant pour autant… Non, c’est juste un fait ! Il y aura une réponse comme ci ou une réponse comme ça et l’une comme l’autre me laisseront un goût amer et frustrant…

Une chose est sûre : je cherche vraiment l’intérêt de Sainte Chérie en premier. Je veux essayer d’être la plus objective possible dans ma réflexion, ne pas me laisser entraîner par mon propre intérêt ou mes propres ressentis.
Bien sûr que, très égoïstement, accepter la garde alternée, c’est accepter de la laisser à son père mon ex-mari (la différence de terme, en l’occurrence, est très importante, voire primordiale !) la moitié du temps. C’est également accepter qu’elle ait envie de partager plus de temps avec lui moins de temps avec moi (là, encore, la terminologie est primordiale !). Oui, très égoïstement, ma réflexion pourrait se faire en ces termes et, autant vous le dire, ça m’éviscère complètement…
Mais, là, je suis assez fière de moi car j’arrive peu ou prou (il y a des instants d’inattention où, malgré tout, un petit pincement dans la région du cœur se fait ressentir…) à ne pas y voir un aveu de désamour de la part de Sainte Chérie.

Alors, bon, que reste-t’il ?
Le fait que depuis 9 ans, 11 mois et 1 semaine, je reste débectée devant le fait que son père évite la moindre contrainte pour l’intérêt de sa fille, que ce soit pendant l’année ou en vacances (cela passe par avoir une activité en commun le we, l’emmener à un anniversaire ou lui faire des menus équilibrés) ?
Le fait qu’il pourrait, depuis un an, la prendre une semaine sur deux du mardi soir au mercredi soir mais que, pour une raison qui m’est inconnue (mais qui n’est pas son activité professionnelle !), il n’a demandé à la prendre que depuis trois mois et seulement le mercredi entre sa sortie des cours et le soir 19h ?
Le fait que, jamais il ne lui fait apprendre de leçon car il estime qu’une bonne relecture suffit même pour réviser un contrôle ?
En même temps, quand j’ai rappelé à Sainte Chérie les récriminations qu’elle ne manque pas de me faire régulièrement à ces sujets (et j’ai à peine parlé des miennes !), elle m'a dit que les gens sont capables de changer, que, finalement, cela lui convient aussi de ne rien faire avec son père…

Il faut être lucide : elle est prise entre deux feux. Son père lui manque et c’est normal. Elle idéalise sans doute ce qui va se produire si elle va vivre la moitié du temps chez lui, c’est indéniable.
Mais je sais aussi qu’en lui refusant cette opportunité, elle m’en voudra et ne réalisera sans doute jamais le bien-fondé de ma décision.
Je sais aussi que, même si elle m’a dit qu’elle voulait prendre le temps de la réflexion, quand, systématiquement, elle trouve l’argument contraire à celui que je lui présente quitte à renier ce qu’elle me disait quelques temps auparavant, c’est qu’elle en a profondément envie et que, par loyauté ou pour ne pas me blesser, elle n’ose pas l’avouer franchement (je le sais, je fonctionne pareil !)…

Oh, j’entends déjà certaines voix me dire que je ne peux pas laisser faire ça…
Que si elle voulait faire du saut en parachute sans parachute, je m’y opposerai sans coup férir.
Que son père doit la manipuler.
Qu'il est aussi peu mature qu'un ado.
Bien sûr que si sa sauvegarde physique était en jeu, je m'y opposerais mais son père ne l’a jamais mise en danger de mort et ne la mettra jamais. Ca va être le bordel, la bohême et la galère… Je ne le sais que trop et c’est elle qui en fera les frais et moi qui le payerai, je le sais aussi ! Il va sans doute falloir que j'assume deux fois plus et que je sèche des larmes, que je compense les carences de tous ordres...
C'est clair aussi qu'il se laisse aller à ses penchants naturels d’adolescent attardé et, ça, vous avez beau faire et dire, ça reste un peu magique pour une adolescente qui ne rêve que de facilité et de moindre effort !
En plus, ils partagent le goût des mangas et des objets dérivés (figurines ou autres), ils sont incapables, l’un comme l’autre, de réfréner une envie de dépenser de l’argent…
Bref, j’imagine que c’est un peu l’île des plaisirs de Pinocchio pour elle, même si, comme tout adolescent qui se respecte, de temps en temps, il pique des crises et qu’elle en fait les frais !
Quant à la manipulation, ça fait 9 ans 11 mois et une semaine que ça dure. D'abord de façon hyper offensive et ouverte, puis c'est devenu insinueux... Aujourd'hui, il se contente de la faire culpabiliser ou de lui faire du chantage mais, ça, c'est dans sa nature...

Ce qui, en plus de tout cela, me fait peur (très !), c’est le côté quasi définitif de la décision…
Ca aussi, je lui en ai parlé à Sainte Chérie. Je lui ai dit qu’il serait très difficile de revenir en arrière, qu’elle ne pourrait pas changer simplement d’avis simplement si elle en a marre un jour et qu’en plus, cela blesserait terriblement son père car ce serait un vrai désaveu pour lui !

Alors, je ne peux pas laisser faire ça et, en même temps, comment pourrais-je ne pas y accéder si elle me le demande ?
Elle a le droit de vouloir vivre avec son père.
Elle a le droit d'y croire.
J'aimerais pouvoir la protéger, l'épargner...

Mais lui... J'aimerais me dire que ce qui l'anime, lui, c'est sa volonté profonde et sincère de vouloir vivre avec sa fille et non pas seulement se créer l'image du père concerné et aimant aux yeux de la société.
J'aimerais être sûre qu'il a réellement réfléchi à ce que cette décision implique et ce à quoi cela l'engage.
Ce ne peut être un caprice. Cela ne doit pas être un caprice.

Alors, quoi faire ?
Je crois qu'elle grandit et qu'il va falloir la laisser décider en croisant les doigts, en lui faisant confiance et en se préparant à faire ce qu'il faudra pour qu'elle se sente soutenue, aidée et aimée quelle que soit la situation, quelle que soit sa décision.

Très égoïstement, je crois que je vais en baver grave dans ma chair et dans mon coeur !

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Commentaires
M
Je t'appelle vers midi
Répondre
M
On s'appelle demain ? (Ce soir je sors) <br /> <br /> Je n'ai pas le temps de faire une dissert sur le sujet mais tu sais que je le connais bien ... <br /> <br /> Des gros bisous
Répondre
Des Blabla
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