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Des Blabla
4 mai 2020

Rebecca

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'un de mes livres préférés (oui, bon, d'accord, il y en a quelques-uns mais, disons, très haut placé dans mon panthéon !) et qui a été excellement bien adapté au cinéma (fait suffisamment rare pour que cela soit souligné !) : Rebecca de Daphné du Maurier.

rebecca-3446663-264-432Je ne pourrai plus vous dire à quel âge je l'ai lu pour la première fois. Je dirais peut-être 18-20 ans sur les conseils de Madame Mère.
Il semblerait qu'il ait été élu livre préféré des anglais. Ca ne m'étonne pas tellement il est prenant... et même à la énième relecture (il y a une quinzaine, en vue de ce billet). J'ai beau le connaître, savoir ce qu'il va se passer, je me suis retrouvée un soir, debout dans ma chambre, livre à la main, pour ne pas m'endormir avant la fin du passage dans lequel j'étais plongée.

Il s'agit donc d'un roman policier ou, plutôt, d'un roman à suspense avec une connotation policière.
Il raconte l'histoire de la rencontre et des premiers mois de mariage entre l'héroïne et un anglais, Maximilien de Winter. Ce dernier, veuf depuis moins d'un an, a quitté sa propriété de Cornouailles pour le sud de la France. Elle est très jeune, très gauche et est employée comme dame de compagnie d'une vieille m'as-tu-vu très riche.
Sauf que, là, "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" n'est pas la fin de l'histoire. C'en est le point de départ. Ils se marièrent et rentrèrent en Grande-Bretagne...
Pour ceux qui ne connaissent pas, je ne peux pas en dire plus.

Sachez que le talent de Daphné du Maurier réside dans son style, bien sûr : la nouvelle traduction est à ce sens bien plus révélatrice de l'ambiance initialement voulue (ce n'est pas moi qui le dis mais ceux qui ont lu la version anglaise, l'ancienne traduction et la nouvelle ! Perso, je n'ai fait que les deux traductions et, déjà...).
Mais également dans la construction de son roman.
Les personnages, d'abord. 
Mrs Danvers, gouvernante du domaine,à la longue robe noire et à la voix monocorde.
Manderley, fameux domaine de la famille de Winter, personnage à part entière, figé dans le passé et, pourtant, mouvant comme une ombre écrasante.
La première épouse décédée mais omniprésente.
Maximilien de Winter, maître des lieux au regard

L'ambiance, ensuite. Même quand il fait soleil et que les buissons du parc sont en fleurs, vous étouffez. A la limite, même, c'est pire que les soirs d'orage !
Les moments de douceur et de tendresse vous donnent envie de fuir.
Vous n'avez aucune idée de l'endroit où l'auteur veut vous emmener (Un drame ? Un suicide ? Un meurtre ? De qui ? Quand ? Par qui ?) et, du coup, vous êtes en permanence sur vos gardes pour "vous prévenir du coup en traître", pour essayer de décrypter tous les signes avant-coureurs.
Bref, tout le livre se passe dans une ambiance lourde où la progression dramatique est parfaitement maîtrisée sans qu'on sache qu'elle en sera l'issue, ni où se situe le noeud de l'intrigue jusqu'aux dernières pages.


Là-dessus, Alfred Hitchcock en a fait une adaptation remarquable (oscar du meilleur film, excusez du peu !) mais qui d'autre que le maître du suspense pouvait s'attaquer à ce roman ?
Ce qui est assez exceptionnel, c'est que l'adaptation n'est pas d'une fidélité absolue et, pourtant, toute la quintessence du roman s'y retrouve, même dans les pures créations scénaristiques...
Les jeux de lumières sur telle ou telle partie d'un visage, sur des pieds qui avancent, sur des voilages. Du Hitchcock dans toute sa dimension !

Il arrive à jouer de l'intensité dramatique come personne aidé en cela par Joan Fontaine tellement crédible en jeune épouse perdue et écrasée et, surtout, surtout, par Judith Andersen, absolument prodigieuse d'impassibilité.
A la différence de l'éternel Lawrence Olivier dont la sempiternelle impavidité le rend un peu terne en comparaison de ses partenaires. Je sais : il a été un acteur shakespearien de premier ordre mais, moi, il ne me fait absolument pas rêver au cinéma (presque aussi expressif que Daniel Craig, c'est pour dire !).
Et puis, les décors. Le cadre de Manderley qui n'est qu'un décor de studio mais qui fait tellement vrai. Cette maison gothique, séculaire, aux meubles et à l'ambiance lourds qui constitue, encore une fois, un personnage à part entière dans l'histoire...

Le fait que le film soit également tourné en noir et blanc ajoute encore à l'atmosphère...

Vraiment si vous n'avez jamais eu l'envie, le temps ou l'opportunité de lire le livre ou de voir le film ou les deux, surtout, ne boudez pas votre plaisir !

Passez une bonne journée et, soyez raisonnables, restez encore chez vous !

 

 

 

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Commentaires
L
Je l'avais lu en humanités, et adoré! J'avais également lu "Le Bouc Emmissaire", qui m'a bien plu et m'a donné quelques fous rires...
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M
Un de mes romans préférés avec Autant en emporte le vent!!!😉
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Des Blabla
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