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Des Blabla
30 août 2018

La dernière reine

5137NQ8AYWLC'est un livre qui m'a été prêté par une copine, connaissance mon intérêt pour l'Histoire.
J'avoue que, pour moi, Victoria, c'est un peu la caricature qu'on en connaît : un règne excessivement long, une petite dame pas drôle et toujours en noir et une époque bien trop puritaine et hypocrite (notamment face à la misère du petit peuple)...
Et, justement, ce livre a fait du bien à mes préjugés : il les a confortés !
Certes, Victoria n'a pas été aidée par l'époque et ses proches mais elle est bien ce à quoi elle ressemble et dans la même ligne que ce qu'elle représente.

Je pense très sincèrement qu'en épousant un autre que son Albert, peut-être cela aurait-il pu être un peu différent malgré le contexte social car le début de la biographie montre une jeune-fille gaie, volontaire et caractérielle, d'un égoïsme assez incroyable mais ayant à coeur de bien faire malgré sa peur de ne pas être à la hauteur et sa mère odieusement ambitieuse. 
Ses deux premières années de règne avec Lord Melbourne pouvaient paraître prometteuses et puis elle tombe amoureuse d'Albert...
Elle qui voulait conserver son indépendance, son pouvoir, la voilà qui, en deux temps trois mouvements, se retrouve femme soumise, neurasthénique chronique, laissant la gestion du pouvoir à son mari et se contentant de le bader, de prier et d'enfanter neuf enfants qui (avec leur descendance) se retrouveront à intégrer tous les trônes d'Europe...
Le puritanisme de son époux, sa volonté inflexible de remettre la morale et la religion au premier plan de l'existence privée et publique l'enferment dans un carcan qui ne fera qu'exacerber son égoïsme et sa tendance à la dépression.
Finalement, elle fut la reine d'une époque qui connut beaucoup de changements mais elle n'en fut que très peu l'instigatrice et l'actrice et les avancées sociales obtenues l'ont surtout été, soit par Albert qui était très attaché à l'éducation, soit par les gouvernements successifs.

Ce livre, dont la source n'est autre que le journal intime que la reine tiendra quotidiennement toute sa vie, montre également une femme ambivalente, dure et geignarde, voulant avoir un regard sur tout tout en se désintéressant de la politique...
Elle ne répondait qu'à un seul maître : son égoïsme et, là, elle était capable, de déplacer des montagnes pour se satisfaire !

Elle se montre également mère distante. On le sait, à cette époque et dans ces classes sociales élevées, les enfants étaient quantité négligeable mais Victoria vit comme un fardeau ses grossesses et le fait d'être mère. Elle le dit dans son journal et l'écrit à sa fille aînée quand celle-ci deviendra mère à son tour. C'est plutôt Albert qui se montre dur mais paternel. Elle se montre castratrice abreuvant ses enfants de leçons de morale quotidiennement, même à l'âge adulte et voulant en garder un à côté d'elle, seulement pour ne pas être seule...

A côté de cet aspect, ce livre est très instructif quant à l'histoire de l'Angleterre du XIXème siècle : les liens qui existent entre les différentes royautés et leurs dissensions, l'introduction du libre-échange, la première révolution industrielle, les différents ministres qui se sont succédés, la colonisation, les conflits plus ou moins (et plutôt moins que plus !) larvés sur le continent…

En bref, j'ai aimé lire cette biographie fort intéressante, même si à ce jour, je ne pourrai pas reconnaître que Victoria put être une grande reine (si ce n'est par sa longévité). Le style en est agréable et fluide ce qui aide à passer certains passages un peu longs (notamment ses dix premières années de veuvage. J'aurais adoré pouvoir tuer une deuxième fois Albert pour qu'on arrête d'en parler !).

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