J'vis comme une boule de flipper...

Pour ceux qui, comme moi (ah ah ah !), vont fêter leur 25 ans cette année, cette phrase ne leur dira peut-être rien mais c'était ça :

Voilà, voilà, voilà...

Si j'ai été silencieuse la semaine dernière, c'est qu'effectivement, j'ai un peu passé ma semaine comme une boule de flipper. Bon, en fait, ça fait un peu trois semaines mais, là, c'était le paroxysme ou peu s'en faut (enfin, j'espère sinon je n'ai plus qu'à pleurer...) !
Je disais même à une amie qu'outre l'épuisement d'être envoyée de droite et de gauche et de rebondir sur les obstacles, ma principale préoccupation est d'éviter de faire " tilt "...

J'avais évoqué le sujet il y a quelques temps en vous disant qu'au niveau du boulot, beaucoup de choses se passaient mais que je n'avais pas le droit d'en parler.
Depuis mercredi soir, je peux commencer à évoquer le sujet.
Il y a quelques semaines, j'ai été convoquée par le big boss du service où je suis en intérim depuis 7 mois : son assistante personnelle (ma collègue qu'on va nommer X et qui est donc assistante de direction) a demandé à changer d'affectation au sein du groupe et, donc, comme j'avais déjà assuré son intérim au printemps (en plus du remplacement officiel que je faisais déjà au poste de Y), il m'a proposé de reprendre son poste mais à temps plein le temps qu'ils trouvent quelqu'un à mettre à sa place en interne ou que, peut-être, j'y sois définitivement affectée...
En soit, la nouvelle m'a fait sauter comme un cabri, ne serait-ce que parce que ça voulait dire que je continue à travailler au moins jusqu'à fin décembre (ce qui n'était pas gagné !), que j'élargis encore mes compétences et que, peut-être, éventuellement, il se pourrait qu'hypothétiquement (j'ai fait assez de circonlocutions ?) cela puisse déboucher sur une vraie embauche dans les mois à venir...

Le truc, c'est qu'il ne fallait pas en parler tant que rien n'avait été dit officiellement du départ de X et qu'en plus il fallait être prudent vis à vis de l'égo de Y, qui avait très envie de se positionner sur la place que l'on m'a offerte.
Donc, officiellement, j'étais toujours l'intérimaire de Y mais il fallait que je me forme sur le poste de X car c'est un gros morceau, avec bien plus de responsabilités, sans que ça ait l'air d'être une passation de poste mais tout en commençant à prendre mes marques (puisque je vais devenir la supérieure hiérarchique de Y)...

Bref, depuis, donc, plusieurs semaines, je jongle en faisant l'air de rien, sans rien dire mais tout en continuant le reste sauf que c'est très épineux car le départ de X est relativement tendu car elle n'obtient pas vraiment ce qu'elle espérait donc je suis officiellement devenue son punching-ball (même si elle s'en excuse en parallèle).
De plus, comme, officiellement, je suis toujours là pour aider Y, celle-ci ne se gêne pas pour charger la mule sauf que je me fais ramasser par X car je ne dois plus l'accepter au vu de ma future fonction que je n'ai pas le droit de révéler, sauf que j'y suis encore officiellement donc je ne peux pas non plus refuser...
Et, en plus de tout cela, il faut que je jongle entre les guéguerres de couloir car, comme, par ailleurs, elle me demande de venir de plus en plus à son poste pour faire la passation qui ne doit pas avoir l'air d'en être une, certains collaborateurs me reprochent d'intriguer pour devenir calife à la place du calife et Y me fait beaucoup beaucoup beaucoup trop de sourires pour que cela soit honnête et se pavanne au niveau de la grande direction, au point que certains ont pensé qu'elle avait bien eu sa promotion...

Bref, je slalome entre les humeurs des uns et des autres en me méfiant des chausses-trappes, tout en tentant d'éviter les coups par derrière et tout en gérant plus ou moins deux postes (mais sans en avoir l'air !) et en ménageant les secrets de polichinelles et les susceptibilités éventuelles...

Tout ça pour dire que si je suis très heureuse des opportunités éventuelles qui s'offrent à moi, je suis épuisée par la pression d'être à la hauteur de tout ce que je dois assimiler dans un délai très court et sans que ça se sache par ailleurs, par les deux missions que je dois remplir au quotidien sans pouvoir dire stop à l'une ou à l'autre et par les humeurs de chacun...
Oui, je me sens vraiment comme une boule de flipper blackboulée au gré des heures...

Et si je vous dis que je rêve régulièrement que je me suis endormie au bureau et que les collaborateurs arrivent et me trouvent nue dans mon lit (parce que j'ai quand même conscience d'être dans mon lit et nue) ou que des montagnes d'agendas et de photocopies me tombent dessus ou que mon futur Grand Manitou doit partir à une grosse conférence mais qu'il n'y a pas de dessert et que je dois me dépêcher de faire des gâteaux dignes d'un vrai pâtissier (là, je sais, il faut que j'arrête de regarder l'émission de M6 !), je pense que mon subconscient évacue tant bien que mal toutes les tensions et mes peurs !

Comments

[Miss Blabla]

Je ne suis pas sûre de m'en sortir "haut la main"... Je fais ce que je peux pour louvoyer et ne pas me faire submerger et c'est vrai que c'est épuisant !

Je vous remercie de vos encouragements !

[Chantal]

Eh bien, c'est pas simple à votre boulot. Etre au courant et faire comme si on ne l'était pas, il y a de quoi faire des boulettes.

Moi qui trouve difficile de manoeuvrer entre les un.e.s et les autres, vous semblez vous en sortir haut la main. Il ne faudrait pas que ça dure trop car cette situation est épuisante, autant à cause de tout le travail demandé que par les secrets à taire et les soupçons auxquels faire face.

Pourvu que tout se passe bien et que vous obteniez le poste attendu.