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Des Blabla
10 novembre 2014

13 jours, la crise des missiles de Cuba

426272-gfLe truc que je déteste : partir quelque part et ne pas avoir prévu assez de lecture !!!
Heureusement que la maison de famille regorge de livres dans presque chaque chambre et, dans la bibliothèque. En revanche, il faut savoir jongler entre les vieux livres du certificat d’études de la grand-mère (ou du grand-père), les " Oui-Oui " et autres " Martine ", les livres de voyage ou de bricolage, les journaux d’il y a 50 ans et des romans de tous poils…

Je vous épargnerai donc les problèmes de nombre de sacs de grains nécessaires pour ensemencer un champ d’un hectare douze ares vingt-quatre centiares ou la peine ressentie par Martine lorsqu’elle a fait tomber son panier plein d’œufs fraîchement ramassés dans le poulailler (Non, non, ne me remerciez pas !).

Je vous avoue que j’étais quand même un peu embêtée parce que je n’ai pas vraiment trouvé quelque chose qui m’enthousiasme follement au premier abord. J’ai donc choisi, un peu par défaut, " 13 jours – La crise des missiles de Cuba " de Robert Kennedy (Oui, je sais que raconté comme ça, ça ne donne pas forcément envie…).

Donc, comme le titre l’indique clairement, Robert (alias Bob) Kennedy, frère du célèbre JFK, ministre de la justice sous le mandat de son président de frère, a assisté aux premières loges à la crise des missiles de Cuba, qui a donc duré treize jours, et a pris des notes quasiment heure par heure. Cesdites notes lui ont ensuite servi à l’automne 1967 pour dicter son manuscrit qui ne fut jamais retravaillé ou complété puisque en juin 1968, en pleine course à l’investiture du parti démocrate, Robert Kennedy fut assassiné.
Nous sommes donc en 1962, la guerre froide bat son plein. Les Etats-Unis ne supportent pas l’idée que le communisme progresse où que ce soit dans le monde et notamment pas à Cuba où Fidel Castro avait pris les rennes du pouvoir (un an auparavant, ils avaient déjà tenté de favoriser le débarquement de la baie des Cochons pour renverser la junte castriste qui faisait tout pour se rapprocher de l’URSS). Il semblerait que, par volonté de protéger leur allié tout faible face au grand méchant américain, les soviétiques aient décidé de prêter quelques armes défensives aux cubains et de les former à leur utilisation en cas d’invasion de l’île par l’oncle Sam. Sauf qu’au milieu des armes défensives, les américains (qui surveillaient quand même un peu ce qui se passait du côté des Caraïbes) se sont rendus compte que les soviétiques étaient entrain, également, de construire des rampes de lancement de missiles à longue portée leur permettant d’atteindre la quasi-totalité des villes américaines et que les missiles pouvaient être équipés de têtes nucléaires (ceci étant, les américains, eux, avaient placé des fusées en Turquie et en Italie, histoire de garder la Sainte-Mère-Russie à portée de tirs. J’dis, ça juste pour rétablir une certaine équité dans les mauvais procédés !)… C’était le 16 octobre 1962.
Voilà pour ce qui est du contexte !

Pour ce qui est du contenu.
Comme tout lycéen qui a étudié le programme d’histoire contemporaine de terminale, j’ai étudié la guerre froide et, donc, au passage, la crise des missiles de Cuba. Ceci étant, je ne sais pas pour vous mais personnellement, ça m’est quand même, dans l’ensemble, largement passé au-dessus de la tête à l’époque.
Donc, là, la maturité aidant, j’ai appris beaucoup de choses et j’en ai compris encore plus !

Pour résumer, en lisant ce livre, j’ai compris à quel point la diplomatie est importante et à quel point l’intelligence des grands dirigeants de ce monde est primordiale. Je veux dire que vous remplacez Kennedy par Bush fils et Krouchtchev par Poutine et nous n’arrivons même pas à 13 jours de crise et, pour paraphraser Kennedy (le président) à propos des militaires : " Si nous avions suivi leurs conseils, il ne resterait plus personne en vie pour leur faire remarquer qu’ils avaient tort ".
Tout au long du livre, on suit comme en direct les attentes, les angoisses, les discussions, les projets et contre-projets, les oppositions des uns et les revirements des autres, les rendez-vous en urgence à l’ambassade soviétique, les convocations au ministère, les déclarations officielles, les courriers officieux (c’est après que les téléphones rouges ont été installés), les appels à analyse de diplomates ou d’envoyés américains à l’autre bout du monde.
On assiste aux réunions, à l’arrivée des rapports en direct de Cuba avec les photographies marquant chaque jour d’avantage l’avancée des travaux des rampes de lancement des fameux missiles.
Ca m’a un peu fait penser à la scène de " L’homme qui en savait trop " d’Hitchcock au Royal Albert Hall, quand on voit le revolver sortir progressivement du rideau, le musicien se préparer et la partition de musique défiler jusqu’au coup de cymbales fatidique !

C’était vraiment passionnant d’entrer ainsi dans les arcanes du pouvoir, de mesurer a posteriori à quel point il s’en est fallu d’un cheveu de Kojak que la terre soit carrément rayée de la surface de l’univers…

Je ne sais pas ce que le livre aurait donné si Robert Kennedy avait eu le temps de le retravailler mais une chose est certaine, tel quel je l’ai dévoré en moins de 24 h, sieste comprise !

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