Northanger Abbey

Cet été, après ma série de romans historiques, j'ai décidé de changer un peu et me suis tournée vers un de mes auteurs fétiches ou du moins que je considère comme une valeur sûre : Jane Austen. Sauf que, maintenant, je commence à avoir un peu fait le tour !
Heureusement, il en restait au moins un, c'était " Northanger Abbey " !

Je sais, je sais, je vais m'attirer les foudres de certains qui vont me dire (et peut-être à bon escient) que Jane Austen est une écrivain de romans à l'eau de rose et pas une auteure de littérature digne de ce nom.
Ca m'est égal ! Nulle part, j'ai dit que je ne lisais que de la grande littérature digne du Goncourt et de l'Académie française.
Personnellement, j'aime le style de Jane Austen et ses histoires surannées et point barre !

Et, en l'occurrence, j'aurais bien regretté de ne pas avoir lu celui-ci.
En fait, si je suis tout à fait honnête, je vais vous avouer que le premier quart du livre, je me suis demandé si ce roman ne serait pas l'exception qui confirme la règle et s'il n'était pas la faille de la romancière et puis, tout à coup, elle s'est révélée.
Sous les dehors d'un roman romantique pour jeunes filles de bonne famille, Jane Austen fait une satire de ce type d'oeuvres.
J'ai particulièrement aimé les petites réflexions de l'auteure, faites entre parenthèses en plein milieu d'une phrase. La première fois que je suis tombée dessus, je me suis demandée s'il n'y avait pas de la schyzophrénie derrière tout cela et puis je me suis mise à sourire et, enfin, à les attendre et à les rechercher au fil des pages.
Cette femme était d'une finesse qui me réjouit !

Pour ce qui est de l'histoire, donc, il s'agit des aventures de la jeune Katherine Morland, banale, médiocre, naïve mais profondément gentille, attachante et franche. Elle se laisse influencer par ses fréquentations et par les romans gothiques qu'elle affectionne. Bien, évidemment, à l'occasion d'un séjour à Bath, elle rencontre des jeunes gens et tout le suspens du livre réside dans le fait de savoir si elle tombera amoureuse du bon ou du mauvais et si le bon est vraiment bon et le mauvais vraiment mauvais.
Oui, oui, je vous l'accorde, vu comme ça le synopsis semble léger et pauvre. J'ai même eu peur de tomber sur un ersatz de Madame Bovary (argh, au secours !) mais non ! 
Donc, il faut oublier l'histoire et tirer l'intérêt du roman dans la subtilité du style et l'ironie à peine déguisée et, là, je vous assure que vous ne serez pas déçus.

Au final, j'ai fini par le dévorer et j'y ai pris un très grand plaisir !