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Des Blabla
4 juin 2014

Celui qui m'a suicidée !

Dans mes trois jours à Paris dont je vous parlais hier, il y a une exposition dont je voulais vraiment vous parler à part.
C'est l'expo " Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société " au musée d'Orsay.

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Fin 1946,suite à une exposition Van Gogh à l'Orangerie du château de Versailles, un galiériste suggéra à Artaud d'écrire un livre sur Van Gogh, pensant qu'un artiste, comme lui qui avait été interné plusieurs années, serait à même de mieux comprendre le peintre hollandais et sa soi-disant folie. Il en
résulta un livre intitulé " Van Gogh, le suicidé de la société " dans lequel Artaud s'attache à analyser la peinture de l'artiste mais également à démontrer que loin d'être fou, ce sont les médecins et la société en général qui ont poussé Vincent à cette extrémité fatale...
Sauf que, voilà, si je pense depuis longtemps déjà que Van Gogh était sérieusement torturé, je le trouve, après avoir visité l'expo du musée d'Orsay, hyper sain d'esprit comparé à Antonin Artaud...

Il faut dire que l'exposition est principalement centrée sur la peinture de Van Gogh émaillée de citations d'Artaud et d'une salle contenant des dessins et photographies du théoricien du théâtre/acteur/écrivain/dessinateur.
Bon, une fois encore, je me répète mais la peinture n'est définitivement pas un art qui me touche. Cependant, j'aime aller voir des expositions et m'intéresser à la technique, aux rendus, etc.

J'ai ainsi été frappée par une chose que je n'avais jamais réalisé jusqu'alors. Quand Van Gogh peint, très très souvent (je ne fais pas une généralité), soit son sujet est lourd, angoissant et sa technique de peinture plutôt " apaisée ", soit son sujet est léger, joyeux et il le traite techniquement de façon " torturée ".
Par exemple ce paysage d'Auvers-sur-Oise qui, à première vue, est calme et tranquille et hyper convulsif, torturé. Les arbres se tordent, le ciel est violent, tout semble sur le point de fondre comme cire au soleil.
Alors qu'à l'opposé ce tableau intitulé " au seuil de l'éternité " (qui n'est pas dans l'expo), qui est souvent utilisé pour illustrer des articles sur la dépression est dans une optique plus épurée, plus neutre, plus plate.

En revanche, Antonin Artaud est aussi torturé et angoissant dans son physique, que dans ses dessins, que dans ses écrits...
Ce mec incarne le cauchemar ambulant et absolu pour moi...
Et, du coup, je crois que ma vision des tableaux de Van Gogh en a été quelque peu altérée.

Mais que voulez-vous, moi, quand je vois ce genre de choses :

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Ou quand je lis ce genre de phrases : " l'unique scrupule de la touche sourdement et pathétiquement appliquée. La couleur roturière des choses, mais si juste, si amoureusement juste qu'il n'y a pas de pierres précieuses qui puissent atteindre à sa rareté " ou " Méfiez-vous des beaux paysages de Van Gogh tourbillonnants et pacifiques, convulsés et pacifiés. C'est la santé entre deux reprises de la fièvre chaude qui va passer. C'est la fièvre entre deux reprises d'une insurrection de bonne santé. Un jour la peinture de Van Gogh armée et de fièvre et de bonne santé, reviendra pour jeter en l'air la poussière d'un monde en cage que son coeur ne pouvait plus supporter. ",
j'avoue que la seule chose que cela m'inspire est que cet homme était complètement à l'ouest. Il devait fumer ses dessins ou se les coller en intra-veineuse, je ne vois pas d'autres solutions !


Bref, j'ai dû finir par faire moi-même quelques-uns des commentaires de l'expo pour éviter qu'Antonin ne nous rende complètement neurasténiques mais j'ai été très sage dans l'ensemble... La preuve, je ne me souviens même pas de ce que j'ai bien pu dire... C'est dire !

Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société
Musée d'Orsay
1 rue de la Légion d'Honneur
Paris (7èmè)
Jusqu'au 6 juillet 2014

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