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Des Blabla
18 septembre 2013

Les mémoires d'Agrippine

memoires-d-agrippine-108116Cela fait des années que Moitié de Blonde m'avait parlé de ce livre et que j'avais envie de le lire mais il m'aura fallu attendre cette année pour y arriver enfin.

Pierre Grimal était un latiniste reconnu et qui prônait la vulgarisation intellectuelle pour favoriser la défense de la culture.

Au travers d'écrits anciens, il nous raconte la vie d'Agrippine la jeune, mère de Néron (l'empereur incendiaire), arrière-petite-fille d'Auguste, belle-mère de Britannicus (que tous ceux qui ont étudié Racine au lycée écrasent une petite larme...) telle qu'elle aurait pu elle-même se raconter dans ses mémoires.
Cela donne un livre écrit à la première personne, très vivant, très accessible, très imagé et, du coup, même sans être soi-même un spécialiste de l'histoire romaine du premier siècle, on se passionne pour l'existence de cette femme.
Bon, il est vrai que sa vie est loin d'être monotone et a de quoi surprendre : femme avide de pouvoir qui faisait tuer sans hésiter ses ennemis ou ceux qui pouvaient représenter une gêne à ses ambitions, qui a, entre autres, épousé son oncle, a couché avec son frère (l'empereur Galigula) a été l'amie du philosophe Sénèque (que tous ceux qui ont fait du latin aient une pensée pour la traduction des lettres de Sénèque à Lucilius...) et a porté au pouvoir son fils unique qui est resté célèbre dans l'histoire pour avoir été un des empereurs les plus psychotiques et sanguinaires.

On ne peut que constater, au travers de diverses anecdotes qui nous sont relatées dans le livre que, malgré tout, elle était dans le ton de l'époque puisque, par exemple, on dit que sa mère était le résultat des amours incestueux de l'empereur Auguste avec sa fille Julia, puisqu'elle fit épouser sa cousine à son fils, puisque son frère Galigula (pour bien marquer sa filiation avec les dieux, en particulier, Jupiter qui avait épousé sa soeur) coucha avec ses propres soeurs et que la deuxième épouse de l'empereur Claude, en se prostituant et en transformant une partie du palais impérial en lupanar a fait que son nom est devenu le symbole de la débauche sexuelle même deux mille ans plus tard (Messaline)...

En revanche, je pense que le fait que l'histoire soit racontée par Agrippine elle-même et en commençant par sa petite enfance permet de développer un capital sympathie que l'on aurait sans doute du mal à éprouver autrement.

En conclusion, j'ai énormément aimé ce livre qui m'a transportée tant dans une époque que j'aime que dans des lieux dont j'ai beaucoup d'émotion à me souvenir.
Le style est agréable et le seul reproche que j'aurais à faire (mais qui est indépendant de l'auteur), c'est la complexité à s'y retrouver dans tous ces personnages qui portent plus ou moins le même nom et qui sont tous plus ou moins affiliés les uns aux autres et dont on utilisait au choix l'un ou l'autre prénom (Caius Julius Caesar dit Germanicus, Caius Augustus Germanicus dit Caligula mais que l'auteur n'appelle que Caius, Livie, Livia, Livilla, etc).

Ce livre est fait pour vivre l'histoire comme un roman !

 

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Commentaires
M
Ah ah ! je savais que tu aimerais...
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C
Comme toujours, tu donnes envie de lire ce livre. Je préfère en général les grecs aux romains, souvenir de 5 années merveilleuses de grec ancien, mais as tu lu les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, un vrai délice aussi.<br /> <br /> Bonne semaine
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Des Blabla
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